Demain, c’est le grand jour pour beaucoup de monde, ceux qui feront grève, et ceux qui en pâtiront.
Moi, pendant ce temps, y’a deux / trois trucs que je ne comprends pas.
Demandez à n’importe quel spécialiste de la conduite du changement, le minimum vital pour qu’une réforme soit comprise et acceptée, c’est qu’elle soit juste.
Et là, il faut bien dire que pour l’instant ça coince … au plus haut sommet. Pour l’instant, les députés, qui seront bien chargés de voter cette loi in fine, ceux là, les Morano et consorts que le gouvernement envoie au front médiatique, les députés sont exclus de cette réforme des régimes spéciaux … normal, puisqu’ils s’en sont dégoté un il n’y a pas si longtemps.
Et ça fait à tel point mla aux entournures que même les députés du nouveau centre, qui n’en sont plus à ça-près de compromission et de retournements de veste, commencent à dire que c’est peut être un peu éxagéré.
Comment peut-on espérer qu’un salarié, même un conducteur de TGV, privilégié parmi les privilégiés (2600€), trouve normal de faire des efforts quand les députés eux-mêmes (5177€ hors conditions particulières) refusent de se l’appliquer à eux-même ?
Moi je comprends pas.
Et puis y’a autre chose qui me chiffonne.
J’essaye d’imaginer qu’il y a quelques années, je serais rentré dans une de ces entreprises concernées par les régimes spéciaux. Je serais devenu cheminot, gazier, charbonnier, … avec un salaire pas forcément mirobolant, mais une garantie de l’emploi (pas mal), et la certitude que je n’aurais que 30 ans, ou un peu plus, à travailler. Ce n’aurait pas été dans mon contrat de travail, certes, mais encore plus fort, inscrit dans un contrat social vieux de plusieurs décennies.
Et voilà que quelques années plus tard, on m’annonce que tout va changer, qu’on casse unilatéralement ce contrat social. Certes pour une raison indispensable, inévitable, tout le monde est d’accord sur ce point.
Mais là question que, là, je me pose, est la suivante : modifier le statut, pourquoi pas, mais pourquoi ne pas le faire seulement pour les futurs arrivants dans ce métier ?
Certes, cela couterait plus cher, mais me montrerait qu’on ne cherche pas à m’en**ber ; et je ne vois pas en quoi ça serait impossible, vu que cela a été fait, et plutôt bien fait, avec France Telecom il y a quelques années. Mais la paix sociale à un coût, de même que la grève, et la justice. Et il faut savoir dépenser pour investir.
Parce que si les contrats des employés existants étaient préservés, si les modifications ne s’appliquaient qu’aux futurs contrats, et si tout les efforts étaient justement répartis entre les dirigeants et les salariés, alors les syndicats ne pourraient plus mobiliser sur l’injustice, car elle n’existerait plus.
Ca, je ne le comprends pas non plus.
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