Prem’s

Guy Birenbaum parie sur un second tour Royal / Le Pen … j’y crois de plus en plus, et je dis prem’s, m’sieur birenbaum :-)

Même si la vraie campagne n’a pas encore commencé, qu’il reste encore beaucoup de temps, c’est une hypothèse qui paraît de plus en plus crédible :
 Sarkozy commence un repositionnement médiatique osé, à quelques mois de l’élection, alors qu’il prépare depuis longtemps sa "rupture". Celle-ci s’est d’abord transformée en "rupture tranquille" et maintenant "changement dans la continuité".
D’abord presque chantre d’une logique libérale, presque atlantiste, il s’est déclaré, lors de son voyage dans les Ardennes, dans la continuité de la campagne de Chirac en 1995, avec la reprise du thème de la fracture sociale, se lançant même dans des déclarations tonitruantes, assez surprenantes venant de sa part - en plus d’être irréalistes
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Enfin, en forçant les ralliements au sein de son camp, il est amené à faire un grand écart certain entre les tenants du courant libéral Gérard Longuet, ou celui du courant humaniste, Christine Boutin. Il n’y a pas de synthèse, simplement des propositions différentes selon le public ( vs. discours devant le medef)

 Le ministre Sarkozy a aujourd’hui une double épée de Damoclès sur sa tête :

• d’abord l’affaire Clearstream, qui semble moins avantageuse pour le candidat ministre qu’elle n’a pu l’être, du fait notamment des déclarations du faussaire présumé des listings, qui assure avoir rencontré Sarkozy dès 2004 - ce que le ministre a toujours nié, et ce qui mettrait à mal sa posture de victime.
• ensuite les deux affaires de policiers (à Nantes & dans l’Essonne) qui n’ont pas respecté la procédure officielle, en déposant près d’un plan d’eau, dans les deux cas, des hommes visiblement ivres, qui sont finalement morts noyés. S’il s’agit bien de cas isolés, qui ne l’impliquent pas directement, son silence actuel sur les deux affaires démontrent bien son embarras.

 Le discours, les propositions de Sarkozy sont connues, depuis longtemps - sauf si, bien sûr, il continue dans sa logique de repositionnement et qu’il la pousse à fond, ce qui est peu probable. Il est par ailleurs dans le gouvernement depuis plusieurs années et n’incarne donc pas naturellement le changement.
Il va trouver face à lui une candidate socialiste dont on ne sait pour l’instant presque rien : son programme est en cours d’élaboration participatif, et elle a de toute façon annoncé qu’elle ne le dévoilerait pas avant la mi-janvier au minimum, pour ne pas lasser les français. Enfin, elle rencontrait récemment les députés et sénateurs de l’opposition, à qui elle demandait d’occuper le terrain, elle ne souhaitant intervenir réellement qu’à partir du mois de mars. Elle bénéficiera donc d’un certain effet d’annonce, d’une image de nouveauté, voire de fraîcheur.

 De plus en plus de monde s’accorde à dire que le positionnement de Sarkozy visant à séduire l’électorat du front national n’aura fait que crédibiliser encore plus Jean Marie Le Pen, plutôt que "faire rentrer dans le rang républicain" ses électeurs.

 Chirac n’est pas encore mort - loin de là, et il serait surprenant que le vieil animal politique qu’il est ne se réveille pas pour barrer la route de l’Elysée à un candidat qu’il exècre, de notoriété publique, et avec lequel il ne cache (presque) pas ses différences. Quid d’une candidature Chirac, ou Villepin, ou MAM, dans tous les cas pilotée par l’Elysée pour torpiller Sarko ?

Bref, les nuages s’ammoncellent dans le ciel de la campagne UMP, et rendent crédible la possibilité qu’il se retrouve en 3e position …

(mais, je le rappelle, la campagne n’a pas encore commencé, tout est encore possible :-) )