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Paris : la préfecture montre les crocs ?

dimanche 28 janvier 2007, par machin

Ca devait être une manif peinarde, je pensais même que ça serait plutôt chiant : la ffmc paris renouvellait l’opération "une moto, une place", qui consiste à prendre la place de stationnement d’une voiture, pour rappeller (oui, ça semble encore nécessaire …) l’urgence de trouver une solution au déficit de place pour les deux-roues (100.000 places environs) dans Paris.

J’y suis allé un peu avec des pieds de plombs, plus parce qu’il fallait que par plaisir (désolé, F ;-) ) … Mais très vite, il est apparu que ça n’allait pas être si pépère que ça …

Le "théatre des opérations" était la rue des archives, derrière le BHV (pourquoi celle là d’ailleurs ? Pour sa proximité avec la Mairie ?), et le lieu de rendez vous était justement derrière la mairie de paris … bloqué par trois cars de CRS !!! une première, que déplacer autant de policier pour une simple opération de stationnement.

Quelques motards se posant au milieu de la rue de Rivoli (“bloqué pour bloqué, autant que ça soit visible”), la préfecture a changé son fusil d’épaule et nous a finalement autorisé à stationner rue des archives : sur plus de 200 mètres, des motos en double file (sisi, c’est légal et dans le code de la route), attendant qu’une place se libère, et discutant avec les commerçants et les passants. Dans l’ensemble, je n’ai trouvé personne qui approuve l’attitude bornée de Baupin et Delanoë, ceci dit en passant.

Au bout d’une heure, pas beaucoup de voitures qui avaient bougé (pas étonnant dans ce quartier), décision est prise de bouger pour faire la même opération dans le quartier de Bastille. Patatras, que ne voulions nous pas faire là ??? Les CRS se déploient, et ferment le quartier, interdiction de bouger … ça chauffe, les responsables de la fédé courent des responsables de la police aux RG, à la presse, aux motards.

Ordres (chacun pour soi, on se retrouve à République), contre-ordre (on reste groupé), pression sur les CRS, qui s’énervent, contrôlent les papiers, même ceux d’un journaliste qui leur montre pourtant sa carte de presse (“rien à faire, montrez moi vos papiers je vous dis !”), le ton monte.

Finalement la préfecture, dans sa grande bonté, nous propose d’aller aux Galeries Lafayettes … Direction République donc, puis les grands boulevards, ou d’un seul coup, les trois CRS motards en tête de cortège décident de nous faire arrêter … la tête de cortège met la pression, déborde une fois sur la gauche, une fois sur la droite, et passe. Devant les galeries, les motos sont garées en épis, en laissant une voie de stationnement.

Celui qui semble être le chef des CRS motards gueule partout, menace les organisateurs de la manif de représailles, note les plaques d’immatriculation, gesticule et s’énerve, alors même que la manif se disperse enfin.

Une ambiance assez surréaliste, tout ça.
Une simple manif, clairement positionnée comme statique et paisible, qui déclenche autant de barouf ? Trois cars de CRS pour 200 motos qui cherchent une place dans une rue ? Des insultes, des menaces, le contrôle des papiers de journalistes, tout ça pour quoi ? Parce que le QG de Sarkozy est à … disons, 2km à vol d’oiseau ?

Bref, une sale impression de rentrer définitivement dans une époque où il est interdit de manifester contre des pratiques hypocrites et malhonnêtes, une impression désagréable de ne pas perturber les ambitions électorales de nos dirigeants qui supportent de moins en moins la contestation et la critique.

Comme me le disait un ami en voyant tout ce bordel : “drôle de société”

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