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Le chemin reste long

dimanche 10 juin 2007, par machin

Le 30 juin, c’est la gaypride - pardon, il paraît qu’on dit “marche des fiertés”, maintenant.

Cela fait près de 10 ans que je n’y mets plus les pieds, principalement parce que je ne suis pas d’accord avec les revendications de ces dernières années. Seulement, depuis 4 ans, j’adhère et je milite dans une association, dont les statuts précisent clairement :

Elle se prononce contre le racisme et tout ce qui tendrait à instaurer des discriminations, que ce soit l’origine ethnique, le niveau social, les choix politiques ou religieux, l’âge, le sexe ou les préférences sexuelles

Depuis un peu plus de trois ans, j’adhère aussi au Gai moto club, association qui adhère elle même à la FFMC.

Et cette année, pour la première fois, le GMC a proposé à la FFMC Paris de participer, sous ses couleurs, à la Gaypride, dont les motards font historiquement l’ouverture. J’ai proposé, et beaucoup poussé à cette invitation, car il s’agissait d’abord de resserer les liens entre les deux associations, et montrer aux uns comme aux autres, dans un contexte festif, que le rejet de la différence était toujours là, bien présent.

Le débat chez les motards en colère a été rude. Malgré la position clairement anti-discrimination, certains ne comprennent pas qu’une discrimination reste un phénomène de peur, de rejet, par méconnaissance. Qu’on parle d’un homo, d’un black, d’un motard. C’est le même mécanisme, partout, qui s’applique simplement sur un "support" différent.

Certaines réflexions ont commencé avec "on a rien à faire là bas", "c’est risqué", "on risque de choquer des motards", pour continuer sur "il y a d’autres opérations que nous pourrions soutenir au lieu de se mettre en string lors de la gaypride". Il y avait un smiley mais … mais j’ai l’intime conviction qu’il n’était là que pour la forme.

Oh, je suis convaincu que dans les réactions, aucune n’était homophobe à proprement parler. Pas de haine, c’est sûr.
Mais une sorte de peur primale à l’idée d’être associé à "ça". D’être éventuellement pris pour "ça". Bref, un profond malaise.

En discutant avec les adhérents et militants, il s’est avéré que l’écrasante majorité ne comprenait pas le débat, et qu’il était évident pour eux que la FFMC Paris devait répondre positivement à cette invitation, et la relayer, parce que refuser de lutter contre une discrimination, c’est les accepter toutes. J’ai été soulagé que ces - nouveaux - militants soient plus cohérents avec leurs valeurs que d’autres, plus anciens.

J’ai acquis cette intime conviction, au travers de ma réflexion sur la FFMC, que les revendications actuelles de la gaypride ne sont qu’accessoires, et que le vrai problème de fond, la discrimination, n’a pas disparu.

Cette année, pour la première fois depuis bien longtemps, je participerai à la GayPride. Devant, avec le GMC. Parce qu’il reste encore un long chemin de connaissance mutuelle à parcourir pour faire tomber la peur et la haine.

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