Je n’avais pas encore 18 ans. Je venais de goûter à la mer, une croisière entre Royan et La Rochelle, via St Martin de Ré, à 6 sur un love love, pour les connaisseurs. Je savais qu’un jour, j’aurais mon propre voilier, et je partirais, au gré du vent.
Je ne suis allé voir le film que sur son pitch. Oubliez que c’est un Lelouch, qu’il a casé sa femme de l’époque (comme à chaque film … :p), Marie Sophie L. Je n’ai regardé ni la distribution, ni le sujet, juste le début de l’histoire : un cinquantenaire fatigué prend son bateau, et s’en va.
Il y a le thème de la mort, envahissant à l’époque. Des images de voile magnifiques, dans la tempête, dans la pétole, un centurion 42 si je ne me trompe pas, rêve de gamin, l’icône de la plaisance de luxe française, confortable, rapide, sûr, une bombe.
Vers 27 ans, je bosse dans une boite de conseil, une petite structure. Je profite de mes vacances d’été pour faire un stage de skipper. J’en ai la capacité, je le sais, on me le dit, mais je n’ai pas confiance en moi, je veux un professionnel qui me le confirme
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. Il me le confirme à tel point, que quelques mois plus tard, il m’appelle une semaine avant le départ de la transat des alizés, une course pour amateurs. Il veut que je skippe un des bateaux dont le skipper vient de tomber malade.
Je suis quasiment au chômage technique, la boite dans laquelle je suis est au point mort. J’aurais la possibilité d’y aller, de réaliser mon rêve, mon patron ne veut pas me donner 3 semaines de congés sans solde, au cas où … je n’ai pas le cran de changer de vie.
Je me suis dit qu’à 40 ans, je le ferais, pour ne pas vouloir le faire quand je ne le pourrais plus.
Mais ça ne pourra pas être pour mes 40 ans, ce ne peut pas être une fuite, une fuite de société, une fuite professionnelle. Non, ça sera positif (??? … )
Alors ça sera pour les 50 ans … ;-)
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