C’est la question qui m’est tout de suite venue en tête en voyant la reprise de son interview au JDD, pas innocente au moment où l’on parle du Tibet :
"Le dalaï-lama est à mes yeux, comme Benoît XVI, particulièrement réactionnaire. Ce sont des hommes avec des règles et des principes, des dogmes, voire des doctrines. D’où leur rigidité envers des sujets tels que la contraception et l’homoparentalité"
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Donc, si on le suit bien, parce qu’on a des règles, des principes, des dogmes voire des doctrines, on est réactionnaire. Le sujet ne souffre, à ses yeux, pas discussion.
Ainsi donc, pour ne pas être "réactionnaire", être un bon progressiste, “force de progrès” comme disait la gauche il y a quelques années, il ne faut, par déduction n’avoir ni règle, ni principe, ni dogme ou doctrine ?
Ce qui doit être le cas de Christophe Girard, qui ne se considère visiblement pas réactionnaire.
Ansi donc, selon la définition usitée, Christophe Girard serait immoral, puisque sans principes.
J’ai pourtant du mal à le croire, m’imaginant mal un Christophe Girard oublier tout principe, toute morale personnelle pour arriver à ses fins ; par exemple, s’allier, hmmm … par exemple au hasard, à un Vaneste pour remporter une élection. Ce genre de casserole lui trainerait déjà au cul, de toute façon.
J’élimine immédiatement, de la même manière, le motif de la connerie. Son parcours professionnel démontre justement qu’il est loin d’être con.
Alors ? Comment expliquer qu’un homme cultivé - c’est son boulot -, intelligent, homme politique qui a déjà fait ses preuves de diplomate, comment expliquer qu’un type comme ça soit capable de faire un lien de cause à effet entre principes et dogmes, et rigidité réactionnaire ;
comment peut-il laisser entendre, par déduction implicite, qu’il faudrait ne pas avoir de principes pour accepter la contraception ou l’homoparentalité ?
Je ne vois que deux pistes :
la première me fait penser à tous ces anciens maoïstes qui font tout aujourd’hui pour dézinguer le Dalaï Lama (l’exemple le plus récent étant les interventions télévisuelles de Jean Luc Mélenchon sur le sujet). Une de mes connaissances, ancien maoïste affirmé, m’a tenu ce genre de langage également il y a peu.
Seulement … Je n’ai trouvé aucune référence du passé politique de Christophe Girard, s’il était maoïste dans sa jeunesse, ce qui expliquerait mieux son interview stupide.
deuxième possibilité, une aversion totale pour ce que représentent le Pape et le Dalaï Lama, une intolérance extrème envers ce qui peut sortir de leur bouche, ce qu’ils peuvent penser.
Pour connaître certains bloggueurs, proches - intellectuellement du moins - du personnage et chez qui j’ai initialement trouvé l’info, et qui portent ce refus d’entendre, de comprendre, d’accepter la différence, j’aurais tendance à croire à cette hypothèse.
Mais c’est certain, je ne connais le personnage que par ses apparitions publiques.
Et ce qu’il montre de lui dans cette interview ne me le rendent ni moins sympathique, ni moins outrancier, ni moins respectueux des différences - y compris vis à vis des homos (dont moi) qui ne pensent pas comme lui.
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