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Bétancourt : une victoire politique totale

mercredi 2 juillet 2008, par machin

Ingrid Betancourt et les trois otages américains sont donc libres, ainsi que des otages militaires colombiens. Sans l’intervention des pays d’amérique du sud, et encore moins celle de la France
 [1].
D’après le journal colombien El Tiempo, cette libération est l’aboutissement d’une opération de plus d’un an, preuve s’il en était qu’il existait bien une stratégie colombienne. Et qu’Uribe avait raison d’espérer.

Lui qui était au ban de la société internationale il y a encore peu pour son inflexibilité, le voilà qui remporte une victoire politique importante :

- sur le plan international, puisqu’il a démontré que la Colombie, seule, pouvait gérer le problème des FARC, entre la mort du n°2 de l’organisation, les redditions par centaines, et finalement cette libération ; que les pays d’amérique du sud n’avaient pas forcément besoin des pays européens volontiers moralisateurs, ni des opinions, pleines de bonnes intentions (mais pas forcément de réflexion) de consommateurs de médias (virtuels ou non) trop enclins à penser ce qu’on leur dit de faire ;

- sur le plan national, puisque les FARC, après avoir perdu leur n°2 puis leur leader historique, voit maintenant disparaître sa plus importante monnaie d’échange.

Je n’ai aucune sympathie particulière pour Uribe, qui n’est certainement pas aussi propre qu’il aimerait le donner à penser.
Mais il a été légitimement reélu (plus de 60% des voix), est majoritairement soutenu par son opinion (60% environ, également). Ce n’est pas un dictateur, ni un fasciste.
Et je suis content de la leçon que ce petit (physiquement) bonhomme inflige à tous ceux qui, bien cachés derrière les caméras ou leur ordinateur, prétendaient lui indiquer la meilleure stratégie pour terminer cette guerre civile ; y compris se lancer dans des compromissions qui ne nous honorent pas.
Et je suis content, aussi, de la claque qu’il vient d’infliger à Hugo Chavez.

Notes

[1mais, certes, avec un large financement américain

3 Messages

  • Une victoire politique totale Le 2 juillet 2008 à 23:26, par machin

    Et, puisqu’il doit apparemment faire une intervention ce soir, j’attends de voir comment Sarkozy va faire pour tirer la couverture à lui, qui s’est tellement démené pour satisfaire son opinion publique et se donner une image internationale

  • Bétancourt : une victoire politique totale Le 3 juillet 2008 à 01:49, par machin

    “Je voudrais remercier également le président Chirac, qui nous a tendu la main à un moment où lutter pour les otages en Colombie était politiquement inconvenant”

    pan dans le bec

  • Bétancourt : une victoire politique totale Le 3 juillet 2008 à 02:35, par Raphaël Zacharie de Izarra

    INGRID BETANCOURT : UN SUCCES MEDIATICO-COMMERCIAL

    La libération de madame Bétancourt est en soi un fait anecdotique et ne concerne réellement que la personne elle-même et son entourage. Le reste est pur matraquage médiatique de la population. Cette histoire n’aurait jamais dû concerner les millions de lobotomisés télévisuels mais exclusivement les gens qui étaient dans la partie : famille, amis, proches politiques.

    Il ne s’agit pas des funérailles de Hugo ici, juste d’une épopée médiatico-pseudo-politique, voire simplement mondaine. Un roman-feuilletons créé par de vaniteux journalistes.

    Les médias ont pris en otage des millions de personnes qu’ils ont captivées artificiellement avec leurs méthodes habituelles de manipulations des esprits. Après le grand matraquage des masses, ce sera l’adoucisseur larmoyant qui incitera à faire écouler un pavé relatant les six ans de captivité de Bétancourt, pavé publié en centaines de milliers, voire en millions d’exemplaires.

    Bref, un excellent coup d’édition que les petits Machiavels de la presse devaient préparer depuis longtemps. Sa libération devait être attendue, commercialement parlant, depuis des années. Plus sa captivité durait, plus l’affaire prenait de la valeur. Le vin a bien vieillit depuis six ans, il n’en sera que meilleur en "produit-culturel" star des supermarchés.

    Ce sont les médias et les médias seuls qui avec patience et perversité (saupoudrées d’une bonne dose de gravité étudiée) ont fait entrer dans le crâne de qui le voulait bien des vérités unilatérales, uniformes, univoques et racoleuses. Ils ont réussi à faire croire à des millions de gens qui étaient au départ parfaitement étrangers à cette affaire que Madame Bétancourt était leur cousine, leur camarade de classe, leur voisine de palier.

    Sous prétexte d’humanisme les "créateurs d’actualité" ou "décideurs d’événements" monopolisent un fait, le médiatisent à l’échelle mondiale pour mieux niveler les sensibilités, les opinions et finalement faire converger les vues vers un seul horizon : celui choisi par eux, les médias.

    Fatalement vendeur.

    Aujourd’hui Bétancourt, à qui le tour demain de servir de prétexte au "média-marketing" ?

    La libération de madame Bétancourt est un immense soulagement, je ne le conteste pas. Mais uniquement pour les gens concernés : otages, familles, amis. Pas pour les Marcel Dupont se croyant investis d’une mission dupontesque largement orchestrée par les médias avides de pouvoir, d’actualités à leur avantage, de vision du monde à sens unique...

    Je n’ai aucune haine, juste une rage saine contre les manitous de la manipulation médiatique qui ont l’art de créer des événements à la mesure de leur intérêts mercantilo-vaniteux.

    Je refuse de me faire lobotomiser par un groupe de prétendus journalistes-humanistes à la solde des marchands de lessive. Madame Bétancourt est une invention médiatique à but lucratif en sens large du terme : faire tourner la machine à "news".

    L’exploitation éhontée de l’affaire Bétancourt à l’avantage de faire bêler les populations dociles, de détourner leur attention, de leur faire penser à autre chose qu’à l’essentiel. Les journalistes sont des charognards prêts à toutes les manipulations pour se sentir exister, tirant profit des causes les plus "flatteuses" pour ennoblir la profession à bon compte.

    Moi, je suis un bel esprit, autrement dit un lion. Et surtout pas un âne, encore moins un mouton.

    Raphaël Zacharie de Izarra
    raphael.de-izarra@wanadoo.fr

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